- Z'êtes arrivée, mam'zelle ! chantonna gaiement le paysan. J'vous laisse, j'dois-ty aller labourer mi champs, moué. Oubliez-ty pô vôt'valise !
- Merci, m'sieur ! sourit la jeune fille en question. Bonne journée !
Elle sortit de la voiture complètement déglinguée et se dirigea vers l'école, sans oublier un dernier signe de la main vers le paysan. Elle s'arrêta devant la porte, pensive.
- Kyaaaaaa !! s'écria-t-elle soudain. J'suis arrivée, ça y est ! C'est trop bon ! Je vais avoir accès à une salle info plus grande que ma propre maison !!
Et elle se précipita à l'intérieur.
- Ohé ! Y a quelqu'un ?
Le silence lui répondit.
- Miourde, marmonna-t-elle, y a personne.
- Bien sûr que si, il y a quelqu'un.
Elle sursauta. Une femme se tenait devant elle.
- Suis-moi.
Anarielle s'éxécuta et la suivit, valise à la main. ça y est, elle était en route vers son nouveau chez-elle.

- Tue-le !
- Bien, madame.
Et l'épée s'abattit sur le corps terrifié du petit garçon, faisant jaillir un flot de sang qui l'éclaboussa.
La femme était surprise. En voyant arriver la nouvelle pensionnaire, une semaine plus tôt, elle ne s'était pas doutée de la nature profonde de la jeune fille.
- Pourquoi n'as-tu pas hésité ? Tu l'aimais, n'est-ce pas ?
Ce fut au tour d'Anarielle d'être surprise.
- Bien sûr que oui, et alors ? demanda-t-elle. ça ne m'empêche de le tuer de sang-froid.
- Tu pourrais tuer ainsi tous les gens que tu aimes ?
- Evidemment. Si j'ai pu tuer mon frère, je pourrai tuer n'importe qui. Ma vie antérieure n'a plus d'importance.
Toujours aussi calme et insensible, elle essuya sa lame sur son T-shirt déchiré.
- En réalité, je l'ai déjà oubliée.